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Enfants et écrans : surexposition (16 02 2018)

Question de sénateur et réponse ministérielle publiées le 1er février 2018 sur le site du Sénat (cliquer ici pour accéder au site du Sénat)

http://www.senat.fr/questions/base/2017/qSEQ170800884.html

 

Question écrite n° 00884 de M. Rachel Mazuir (sénateur de l’Ain)

Rachel Mazuir attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur la surexposition des très jeunes enfants aux écrans, provoquant des troubles qui ressemblent « aux troubles du spectre autistique ».

 
Regard vide, vocabulaire très restreint, difficultés de communication avec les autres, manque de concentration et d'attention… la liste est longue des effets néfastes des écrans sur le développement des enfants de 0 à 4 ans. En témoigne la prise de parole très récente de deux médecins de la protection maternelle et infantile (PMI) de l'Essonne à qui des enseignants, personnels de garderie… signalent, de façon croissante depuis cinq ans, des enfants présentant des retards de développement, des troubles du comportement et de la relation.

 
Dans leur pratique quotidienne, ces professionnels de santé rencontrent des enfants de 3-4 ans exposés entre six à douze heures par jour aux écrans, pas seulement de télévision. Quatre Français sur dix sont en effet aujourd'hui équipés de tablettes et 65 % possèdent un smartphone. 

Par ailleurs, ils alertent contre le fort pouvoir addictif de ces écrans que les fabricants de jouets ont très bien mesuré puisque mini-ordinateurs et tablettes sont aujourd'hui proposés aux enfants dès l'âge de six mois.

 
Dès 2009, des campagnes de prévention successives ont été lancées par le conseil supérieur de l'audiovisuel. Malheureusement, elles ne suffisent pas. De plus en plus d'enfants en grande difficulté sont signalés. Bon nombre d'entre eux requièrent une prise en charge ayant à la fois un coût humain et financier : bilan hospitalier, accompagnement psychologique, rééducation orthophonique… 

Il souhaite donc connaître les mesures que le Gouvernement entend prendre face à ce défi de santé publique et à l'urgence de provoquer une véritable prise de conscience chez les familles.

 

Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée dans le JO Sénat du 01/02/2018 p. 448

 

 

Actuellement, il n'existe que des données partielles sur l'usage des écrans par la population, ses conséquences sur la santé en cas d'usage excessif, ou encore sur son coût social. Selon l'observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), entre 1 et 2 % de la population générale serait concernée par l'usage problématique d'écrans. La réalité de ce que recouvre la notion d'« écrans » s'avère trop large pour cibler les cas d'addictologie. Aussi, la frontière entre l'utilisation ponctuelle et la pathologie reste difficile à déterminer. Le constat des conséquences néfastes des écrans sur la santé des jeunes enfants est souvent le fait d'observations empiriques de l'entourage ou des professionnels de santé.

 

La direction générale de la santé a publié un avis d'experts en 2008 sur l'impact des chaînes télévisées sur le tout petit enfant (0 à 3 ans), sur lequel le conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) s'est basé pour élaborer et diffuser ses campagnes d'information visant à protéger les enfants de moins de trois ans des effets de la télévision. Deux campagnes annuelles du CSA sont relayées par toutes les chaînes de télévision, rappelant que les programmes télévisuels, quels qu'ils soient, ne sont pas adaptés aux enfants de moins de trois ans : la campagne « les écrans : parlons-en », et la campagne pour les tout-petits.

 

En outre, il existe des dispositifs de prévention et de prise en charge pour aider les parents ou les enfants en difficulté. Le carnet de santé – en cours de refonte – et le livret des parents constituent de vrais outils de prévention : ils délivrent des conseils et donnent des repères à l'entourage pour mieux accompagner l'utilisation des écrans chez les enfants et les adolescents.

 

Les professionnels du milieu éducatif et scolaire jouent également un rôle clé en matière de repérage, car ils peuvent orienter les parents ou les enfants vers une prise en charge adaptée.

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